Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Charles Baudelaire
Le texte intégral
'Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
Je m'avance à l'attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un choeur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle!
Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle!'
Comme après un cadavre un choeur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle!
Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle!'
Un tout petit COMMENTAIRE de ces beaux vers écrits par Baudelaire:
Le plus souvent je ne cite que la première strophe, qui peut être vue tout comme une éloge/hymne à l'adresse de la Femme, en général, comme un Archetype cosmique/universal, comme un idéal de beauté et de splendeur, comme une infinie et inépuisable Source d'inspiration et d'étonnement. La femme vue comme une muse, dont la beauté, le silence, la timidité, le recul, la distance (y compris la conduite reservée, la dignité, la décence, la noblesse, la delicatesse, l'honnêteté/la fidélité/l'intégrité/ la probité/la franchise etc.) inspirent le poète et fait de tout homme, n'importe quel, un artiste, un vrai/véritable artiste. Malheureusement, le ton change dans la deuxième strophe, où le poète montre et manifeste son regret(une grande douleur, accompagnée d'une sorte de lamentation qui fait preuve d'un grand/e amertume/désolation/affliction/chagrin/ souffrance/tourment/tristesse) concernant l'éphémérité de 'L'Être'(humain), la fragilité/ l'instabilité ontologique.
Quoique repudié(rejeté/refusé) par la femme qu'il aime, il trouve/considère celle-ci beaucoup plus belle, plus attrayante et captivante que celles légères, qui ont un faible caractère ou qui n'ont guère(pas du tout) et qui prennent la vie toujours à la légère. Cette froideur(dans son regard glacial, hostile et indifférent) avec laquelle elle le regardait (saluait) toujours pour l'éloigner et le repudier, son fort(e) caractère(personnalité) que le poète surprend dans le vers suivant, en utilisant deux adjectifs très éloquents/révélateurs pour notre discours: 'implacable et cruelle'; ce sont les mots qui définissent le mieux l'attitude ferme de la femme, de ce genre et type de femme, une sorte de 'rara avis'(du latin: oiseau rare) tellement rare (à trouver/ rencontrer dans cette courte vie) qui le captivait/fascinait le plus et qui pour lui (dans ses yeux/son regard d'homme et d'artiste) était la plus belle, c'était la Muse qui l'inspirait, sa Muse! C'était La Femme, la Bien-aimée qu'il avait tant chérie tout le long du fil de sa maudite vie.
Ch. Baudelaire, tout comme autres artistes bizarres et maudits (écrivains, peintres, poètes etc.), peut être accusé d'avoir fait preuve d'une sorte de misogynie pendant la durée de sa vie par l'intermédiaire de son oeuvre, qui cependant/pourtant(nonobstant) a passé sans encombre l'épreuve du temps. Ce qui reste au-delà du Bien et du Mal est son immense talent, son destin tragique, terrible et cruel, sur les ailes duquel il a trouvé encore le pouvoir et la force d'inventer et jeter/répandre 'les fleurs' de l'éternité/l'infini et de l'absolu artistique. J'aime Baudelaire, c'est un des 'hommes de génie' que j'aime et apprécie beaucoup.... Quant à ses fleurs, il y en a assez/beaucoup que j'en raffole.
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